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Vous n'êtes pas seul : le monde caché en vous et pourquoi vous êtes à 90 % des bactéries

Introduction : Un regard dans le miroir qui change tout

Imaginez un instant que vous vous regardez dans un miroir. Vous vous voyez – un individu, une personne. Mais que diriez-vous si nous vous disions que cette image, aussi familière soit-elle, n'est qu'une infime partie de la vérité ? Que diriez-vous si nous vous révélions que ce que vous considérez comme « vous » est en réalité un écosystème vivant, respirant et pensant – un superorganisme peuplé de milliards de cohabitants invisibles ?

Cela ressemble au début d'un roman de science-fiction, mais c'est l'une des réalités les plus fascinantes de la biologie moderne. La communauté scientifique s'accorde désormais à dire que, du simple point de vue du nombre de cellules, nous sommes plus microbes que les humains. On estime que notre corps contient environ dix fois plus de cellules bactériennes que de cellules humaines. Alors, la prochaine fois que vous vous regarderez dans le miroir, souvenez-vous : vous êtes face à une métropole animée, une civilisation complexe dont les minuscules habitants travaillent sans relâche pour vous maintenir en vie.

Dans cet article, nous vous emmenons en voyage dans cet univers intérieur. Nous explorerons qui sont ces mystérieux passagers, d'où ils viennent et le rôle crucial qu'ils jouent sur notre santé, notre humeur et même nos pensées. Attachez vos ceintures, car vous vous verrez alors sous un jour totalement nouveau.


Chapitre 1 : L'arithmétique vertigineuse de la vie : plus que de simples chiffres

L'affirmation selon laquelle nous sommes à 90 % bactériens est choquante à première vue. Comment est-ce possible ? Nous nous sentons humains. La réponse réside dans leur taille. Les cellules bactériennes sont bien plus petites que les cellules humaines. Bien qu'elles ne représentent pas 90 % du volume ou du poids de notre corps (le microbiome entier pèse environ 1 à 2 kilogrammes, soit à peu près le même poids que notre cerveau), comptées individuellement, elles sont largement plus nombreuses que nous.

Mais la véritable dimension de cette symbiose n'apparaît clairement qu'au niveau génétique. Le génome humain, l'ensemble de notre ADN, comprend environ 20 000 à 25 000 gènes. Ces gènes déterminent tout, de la couleur de nos yeux à notre sensibilité à certaines maladies. Un chiffre impressionnant, n'est-ce pas ? Tenez-vous bien : le génome collectif de notre microbiome – le génome du microbiome – contient environ 2 à 20 millions de gènes. C'est au moins 100 fois plus d'informations génétiques que nous-mêmes.

Qu'est-ce que cela signifie ? Cela signifie que d'innombrables processus biochimiques dans notre corps, de la digestion des glucides complexes à la production de vitamines essentielles, sont contrôlés non pas par nos propres gènes, mais par ceux de nos partenaires bactériens. Au cours de l'évolution, nous avons essentiellement externalisé d'innombrables tâches à ces spécialistes. Nous ne sommes pas une forteresse isolée, mais le chef d'orchestre d'un vaste orchestre génétiquement diversifié. Cette prise de conscience a révolutionné la médecine et aboli à jamais la séparation rigide entre « humain » et « environnement ». Nous ne sommes pas des individus au sens classique du terme, mais plutôt des symbioses ambulantes – un parfait exemple de la coopération comme fondement de la vie.


Chapitre 2 : Le voyage commence : Comment nous parvenons à notre microbiome unique

Personne ne naît sur une île stérile et inhabitée. La colonisation de notre corps par des microbes est l'une des premières et des plus importantes expériences de notre vie. C'est une transmission soigneusement orchestrée d'une génération à l'autre, un héritage invisible qui façonnera notre santé tout au long de notre vie.

Le voyage commence dès la naissance. Lors d'un accouchement naturel, le nouveau-né entre en contact intensif avec la flore vaginale et intestinale de sa mère. Ce n'est pas un hasard, mais un geste ingénieux de la nature. Le bébé est vacciné avec un « kit de démarrage » de bactéries bénéfiques, notamment des souches telles que Lactobacillus et Bifidobacterium . Ces bactéries pionnières colonisent l'intestin encore stérile de l'enfant et posent les bases d'un écosystème sain. Elles forment le jeune système immunitaire et le protègent contre la colonisation de germes nocifs.

La phase cruciale suivante est l'allaitement. Le lait maternel est bien plus qu'un simple aliment. C'est un élixir vivant, riche en anticorps, en enzymes et, vous l'aurez deviné, en bactéries. Plus étonnant encore, sa teneur en oligosaccharides du lait maternel (HMO). Ce sont des molécules de sucre complexes que le bébé lui-même ne peut digérer. À quoi servent-ils ? Ils constituent l'aliment idéal et sur mesure pour les bifidobactéries bénéfiques présentes dans l'intestin du nourrisson. Ainsi, la mère nourrit non seulement son enfant, mais aussi ses auxiliaires microbiens les plus importants.

Durant les premières années de vie, le microbiome se développe rapidement. Chaque contact avec l'environnement ajoute de nouvelles espèces : ramper sur le sol, un coup de langue affectueux du chien de la famille (des études montrent que cela augmente la diversité microbienne et peut réduire le risque d'allergies), le contact avec la fratrie et l'introduction d'aliments solides. Vers trois ans, un microbiome relativement stable et unique s'est établi, aussi individuel qu'une empreinte digitale. Il raconte l'histoire de nos origines, de notre alimentation et de notre mode de vie.


Chapitre 3 : Les architectes invisibles de notre santé

Que font exactement ces milliards de microbes pour nous tout au long de la journée ? La réponse est aussi complexe que fascinante. Ils ne sont pas des passagers passifs, mais des participants actifs dans presque tous les aspects de notre physiologie.

1. Les maîtres de la digestion et de la production de nutriments : Notre corps est étonnamment incapable de décomposer certaines fibres végétales. C’est là qu’interviennent nos bactéries intestinales. Elles fermentent ces fibres indigestes et les transforment en une mine d’or de substances bénéfiques. Parmi celles-ci figurent des acides gras à chaîne courte (AGCC) comme le butyrate, principale source d’énergie pour les cellules de la paroi intestinale et doté de propriétés anti-inflammatoires. Sans nos microbes, nous serions privés de précieux nutriments et d’énergie. Elles synthétisent également des vitamines essentielles que nous ne pouvons pas produire nous-mêmes, ou seulement insuffisamment, comme la vitamine K (importante pour la coagulation sanguine) et diverses vitamines B (essentielles au métabolisme énergétique).

2. Les entraîneurs de notre système immunitaire : Environ 70 à 80 % de notre système immunitaire se situe dans l’intestin. Ce n’est pas un hasard. L’intestin est la plus grande zone de contact avec le monde extérieur. Notre microbiome agit ici comme une sorte de camp d’entraînement pour les cellules immunitaires. Dès la naissance, il leur apprend à distinguer les amis (bactéries bénéfiques, aliments) des ennemis (germes pathogènes). Un microbiome diversifié et équilibré assure un système immunitaire fort et tolérant. En revanche, une communauté microbienne appauvrie est associée à un risque accru d’allergies, d’asthme et de maladies auto-immunes, dans lesquelles le système immunitaire réagit de manière excessive et attaque l’organisme.

3. L'axe intestin-cerveau : notre deuxième connexion cérébrale : L'une des découvertes les plus passionnantes de ces dernières années est l'axe intestin-cerveau, un lien de communication direct entre nos intestins et notre cerveau. Nos bactéries intestinales peuvent influencer la production de neurotransmetteurs. Étonnamment, environ 95 % de la sérotonine, l'hormone du bonheur, est produite dans l'intestin, sous l'influence significative de nos microbes. Ceux-ci communiquent avec le cerveau via le nerf vague, le système immunitaire et les signaux hormonaux. Un microbiome intestinal sain est donc de plus en plus associé à une meilleure humeur, à un stress moindre et même à de meilleures fonctions cognitives. C'est la preuve scientifique du vieil adage : « Votre instinct a toujours raison. »


Conclusion : L'art d'être un bon hôte

Prendre conscience que nous sommes un superorganisme est plus qu'une simple curiosité biologique. Cela modifie fondamentalement notre perception de la santé, de la maladie et de nous-mêmes. Nous ne sommes pas des êtres isolés luttant contre un monde hostile et gorgé de microbes. Nous sommes les gardiens d'un jardin intérieur complexe dont la diversité et l'équilibre sont essentiels à notre bien-être.

Chaque repas que nous consommons, chaque pas que nous faisons dans la nature et chaque choix de vie que nous faisons est aussi un choix pour ou contre nos milliards de partenaires microbiens. Ils ne demandent pas grand-chose : une alimentation variée et riche en fibres, moins de stress et une prise de médicaments raisonnée. En retour, ils agissent sans relâche comme nos pharmaciens personnels, nos coachs et nos améliorateurs d'humeur.

La prochaine fois que vous vous regarderez dans le miroir, vous ne verrez peut-être qu'une seule personne. Mais peut-être sourirez-vous désormais en sachant que vous êtes l'hôte de la communauté la plus vaste, la plus importante et la plus fascinante du monde. Et être un bon hôte est l'un des métiers les plus gratifiants qui soient.

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